Balade avec les Jardiniers de Maubeuge et de la Vallée de la Sambre

Chronique pour « La Sambre » du 26 mai 2023

N° 713

Avez-vous déjà vu un coucou ? Il est probable que non car c’est un oiseau discret. L’entendre est plus facile. En ce mois de mai, il offre un concert quotidien aux lève-tôt : « coucou ! coucou ! coucou ! » Voilà au moins un oiseau dont le nom est simple à retenir et qu’il est aisé d’identifier à son chant.

Le coucou est un oiseau protégé. Sa tête et son dos sont gris ardoise ; le dessous est rayé. Il mesure 32 centimètres, soit environ la taille d’un pigeon. Il se nourrit d’insectes, de chenilles, d’araignées, de vers et de mille-pattes. Le coucou arrive chez nous en avril, lorsque les arbres se couvrent de feuilles.

Il n’apprécie pas la proximité des humains, ce qui explique qu’il soit si difficile à observer. Un jour que nous randonnions en petit groupe dans la campagne, nous nous sommes trouvés dans un chemin très encaissé, avec beaucoup d’arbres qui nous cachaient. Soudain, juste au-dessus de nous, retentit un chant puissant « coucou ! ». Nous avons vu de manière très furtive, un coucou s’éloigner d’un vol aux battements rapides.

Tout le monde connaît les mœurs très cavalières du coucou à l’égard des autres oiseaux. C’est un parasite. Au printemps, la femelle quadrille son territoire à la recherche de nids en construction. Elle dépose dans chacun un œuf, à raison d’un tous les deux jours, soit 12 ou 13 en tout. A chaque fois, elle prend soin d’ôter un œuf du nid parasité, en le jetant par-dessus bord ou en le mangeant, pour que les parents adoptifs ne se rendent compte de rien. Elle pousse le vice jusqu’à faire ressembler l’œuf pondu aux autres œufs déjà présents dans le nid.

Et c’est parti ! Au bout de 12 jours, l’œuf de coucou éclot. L’oisillon, nu et aveugle, bascule un à un, hors du nid, les autres œufs ainsi que les autres nouveau-nés ; il s’agit d’un mouvement réflexe qui le fatigue beaucoup. Cette tâche effectuée, le jeune coucou s’installe confortablement et vit comme un pacha pendant que ses parents adoptifs s’épuisent à le nourrir. S’il s’agit de parents insectivores, tout va bien pour le bébé coucou, il grossit vite ; s’ils sont granivores, c’est un peu plus difficile car il a besoin d’un régime hyper-protéiné !

Quatre à cinq semaines plus tard, le jeune coucou est prêt à s’envoler. Il va devoir se débrouiller par lui-même car ses parents ont repris leur migration vers l’Afrique dès juillet. Il faut dire qu’il ne part pas de rien car il s’est constitué de solides réserves en se gavant pendant ses premières semaines.

En août ou septembre, le jeune coucou entreprend tout seul sa première migration, à travers le Sahara jusqu’aux forêts équatoriales, en faisant preuve d’un sens inné de la navigation.

Association Les Jardiniers de Maubeuge et de la vallée de la Sambre

Site internet : lesjardiniersdemaubeuge.fr

Coucou le coucou

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