Balade avec les Jardiniers de Maubeuge et de la Vallée de la Sambre

Chronique pour « La Sambre » du 19 avril 2024 N° 747                                                          

               De beaux tapis bleus se sont invités depuis quelques semaines dans mon jardin. Pourtant, je n’ai rien fait pour les attirer. Ils reviennent chaque année avec constance signer le retour du printemps. Ce sont les jacinthes des bois, les muscaris et les myosotis.

Les deux premiers font partie de la famille botanique des asparagacées, celle des asperges comme on s’en doute. Ce sont des bulbeuses : ils disparaissent en hiver. Au printemps, leur racine en forme d’oignon produit des feuilles linéaires d’un beau vert foncé, dont émerge une hampe florale rigide qui se couvre de fleurs. En fin de floraison, il est conseillé de supprimer ces tiges mais de laisser les feuilles se dessécher tranquillement. Ce sont elles qui vont aider le bulbe, fatigué par la production de la fleur, à se régénérer et même à produire à ses côtés de nouveaux bulbes plus petits mais promis à un bel avenir. C’est ainsi que se forment spontanément ces magnifiques tapis bleus. Encore faut-il laisser la nature agir et ne pas la déranger.

Les hampes des jacinthes des bois peuvent atteindre une hauteur de plus de 50 cm et donner chacune une dizaine de clochettes pendantes. Les miennes sont bleues mais s’y mêlent parfois des variétés blanches.

Leur emplacement préféré se situe sous les arbres, à l’ombre ou à la mi-ombre, en tout cas à l’abri d’un soleil ardent. Il m’arrive d’en cueillir un gros bouquet, ce qui permet de vérifier qu’elles dégagent un parfum marqué.

Les muscaris forment aussi des clochettes bleues, plus petites que celles des jacinthes sauvages et surtout regroupées à l’extrémité de leur hampe florale en grappes serrées. Elles sont du plus bel effet en tapis, mais on peut tout aussi bien favoriser leur survenue au pied des narcisses et des tulipes avec lesquels elles offrent un agréable contraste de formes et de couleurs. Elles supportent la plantation en potées.

Les myosotis sont tout aussi prolifiques mais ne sont pas des bulbeuses. Membres de la famille des boraginacées, ils forment des touffes de feuilles arrondies un peu rugueuses et des bouquets de petites fleurs composées chacune de cinq pétales bleus disposés autour d’un cœur jaune. Chaque fleur est minuscule, entre 3 et 10 mm de diamètre, mais leur nombre impressionne. Très rustique, le myosotis se ressème tout seul, c’est le roi du jardin naturel.

Il symbolise la fidélité et le souvenir. Son nom, en anglais et dans d’autres langues européennes, fait référence à cette qualité : « forget me not », ne m’oubliez pas. Le myosotis a été adopté par la province canadienne de Terre-Neuve et Labrador comme emblème du sacrifice des jeunes soldats Terre-Neuviens lors de la bataille de Beaumont-Hamel en juillet 1916, à 9 km au Nord d’Albert, dans la Somme. Un mémorial avec un caribou en rappelle la mémoire.  

Association Les Jardiniers de Maubeuge et de la vallée de la Sambre

Site internet : lesjardiniersdemaubeuge.fr

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