Balade avec les Jardiniers de Maubeuge et de la Vallée de la Sambre
Chronique pour « La Sambre » 28 juin 2024 N° 754
Il existe sur terre trois familles de cèdres qui sont désignées par leur origine géographique : les cèdres de l’Himalaya, ceux de l’Atlas (Algérie et Maroc) et les cèdres du Liban (Syrie, Turquie, et bien entendu Liban). Ce sont des arbres qui vivent naturellement au-dessus de 1 000 mètres d’altitude. Ils ne craignent ni les froids hivernaux des montagnes d’Asie, d’Afrique du Nord et du Moyen Orient, ni leurs fournaises estivales.
Ces trois catégories de cèdres se sont adaptées à nos climats tempérés et ont donné lieu à de multiples variétés horticoles qu’on rencontre principalement dans les parcs et les jardins. Par exemple le domaine de Mariemont, en Belgique, comporte plusieurs cèdres de provenances différentes. A Maubeuge, plusieurs particuliers ont planté dans leur jardin un cèdre bleu qui est une variété de cèdre de l’Atlas. Il existe même une « rue du Cèdre bleu » dans le quartier du faubourg de Mons, où vit effectivement un grand sujet.
Portons aujourd’hui notre attention sur le cèdre du Liban dont la silhouette est si majestueuse. Dans son pays d’origine, il a failli disparaître. Des grandes forêts d’autrefois, subsistent de rares cèdres placés sous haute protection dans la réserve de Bécharré. C’est là qu’on trouve les plus vieux spécimens du monde, jusqu’à 3 000 ans. Heureusement des programmes de replantation ont été engagés et les cèdres sont désormais sauvés, même s’il faudra du temps pour que l’arbre emblème du Liban redevienne courant dans son pays.
Le cèdre du Liban est un conifère un peu particulier. Quand il est jeune, l’arbre a un port élancé, avec une forme conique et des branches ascendantes. A partir de 30 ans, la couronne s’aplatit pour former une sorte d’ombrelle et les branches deviennent horizontales, donnant un port étagé très caractéristique. La croissance se poursuit jusqu’à l’âge de 70 ans, pour une durée de vie habituelle de plusieurs siècles.
C’est un géant ! Le cèdre du Liban peut atteindre 40 mètres de hauteur et l’envergure de sa ramure est considérable. C’est pourquoi il ne faut l’installer que dans un endroit apte à l’accueillir. On le plante généralement comme arbre d’ornementation, isolé dans un vaste espace.
A Maubeuge, un jeune cèdre du Liban offert à la Ville par le Rotary Club de Maubeuge, a été planté au début de ce millénaire sur le site du Petit Bois, prés du monument aux morts. Sa jeune vie a failli s’arrêter le 3 août 2008, jour de la tornade, lorsque les très grands arbres voisins sont tombés tout près de lui. Par miracle, il a été épargné. Des personnes avisées ont veillé sur lui, le temps d’évacuer les arbres cassés. Aujourd’hui, il continue tranquillement sa croissance.
Association Les Jardiniers de Maubeuge et de la vallée de la Sambre
Site internet : lesjardiniersdemaubeuge.fr