Balade avec les Jardiniers de Maubeuge et de la Vallée de la Sambre
Chronique pour « La Sambre » du 3 mars 2023
N° 702
Les plantes et le gel
En ce moment, les journées sont belles et ensoleillées mais les températures deviennent souvent négatives, surtout le soir, pendant la nuit et au petit matin. Comment les végétaux supportent-ils ce gel ?
Certaines plantes, originaires des régions chaudes de la planète, n’y survivraient pas. Ce sont celles que nous cultivons dans nos logements et qu’on désigne sous le terme générique de « plantes d’intérieur ». Il leur faut en permanence une température minimale d’une vingtaine de degrés.
D’autres vivent en plein air au jardin mais demandent à être hivernées, c’est-à-dire à être rentrées à l’abri lorsque les gelées s’annoncent. C’est le cas des orangers et des citronniers, par exemple. On les cultive le plus souvent en pots et elles passent la saison froide dans des pièces peu chauffées, comme c’est le cas dans les orangeries.
Les végétaux adaptés à nos régions tempérées savent, eux, se préparer au gel. Comme nous, ils sentent venir les premiers froids. Pour se protéger, ils entrent dans leur période de dormance, plus ou moins longue selon les climats. Les arbres et arbustes se séparent de leur feuillage, les vivaces suppriment leur partie aérienne. En réalité, toutes les plantes, même rustiques, cherchent à se protéger du gel, puisque toutes souffrent des températures basses, en particulier au printemps, après la reprise de végétation.
Dès la fin de l’automne, le cycle des gelées a repris naturellement, des gelées que chacun peut apprendre à différencier : le givre, constitué de cristaux de glace dus à une atmosphère humide ; la gelée blanche, dès que la température du sol descend à 0° ; la gelée sèche, la pire, capable de noircir durablement la végétation et qui atteint son intensité maximale au lever du jour.
Plus que la gelée en elle-même, c’est surtout l’alternance de gel et de dégel qui est néfaste au jardin. Dans ce cas, la décongélation de la sève entraîne la destruction des parois cellulaires, presque toujours responsable de la mort de la plante. En mars-avril, le dégel répété peut aussi endommager les bourgeons, les pousses, les feuilles, les fleurs, et parfois même les racines. Ces dernières redoutent surtout les séries de gelées suivies de dégels rapides, et la saturation du sol en eau qui en résulte.
Dans tous les cas, pour évaluer les risques, le jardinier n’oublie pas de prendre en compte un facteur essentiel : la durée des gelées. Une température de -3° qui dure 20 minutes entraîne moins de conséquences que si elle se maintient pendant trois jours.
Association Les Jardiniers de Maubeuge et de la vallée de la Sambre
Site internet : lesjardiniersdemaubeuge.fr