Balade avec les Jardiniers de Maubeuge et de la Vallée de la Sambre

Chronique pour « La Sambre » du 3 mai 2024 N° 749                                            

L’’arrivée de la belle saison donne envie de se promener en forêt. Ce sera l’occasion d’admirer, à côté des chênes majestueux, ces magnifiques grands arbres que sont les hêtres.

Ils sont faciles à reconnaître. Puissance et majesté les caractérisent. Leurs troncs s’élèvent bien droit dans la futaie et leur écorce a la couleur de la peau d’un éléphant. Mais attention, ce sont des colosses aux pieds d’argile. Leur enracinement superficiel et délicat les désigne comme premières victimes lors des tempêtes.

Le hêtre appartient à la famille des fagacées. En latin, il s’appelle fagus sylvatica. En français on le dénomme aussi fayard ou fau ou faulx. Ces noms proviennent du grec phagein qui signifie manger. Les fruits du hêtre, les faines, sont effectivement comestibles.

L’arbre se plaît à l’ombre des grands chênes. Il peut atteindre une hauteur de 40 mètres et vivre de 300 à 400 ans si on le laisse tranquille. Sa cime puissante se compose de branches charpentières dressées ; les branches les plus basses descendent progressivement à l’horizontale. Le couvert de la frondaison est si dense que rien ne pousse en dessous du hêtre.

L’arbre porte des feuilles ovales, entières, vert foncé brillant. Sur leur pourtour, on distingue une légère couronne de poils. Le hêtre fleurit en avril mai. Sur le même arbre, on trouve des fleurs mâles en forme de chatons globuleux, et des fleurs femelles associées par deux dans une cupule hérissée de pointes duveteuses. Les faines, qui succèdent aux fleurs femelles, sont mûres en octobre. Les animaux de la forêt s’en régalent, les humains en tirent de l’huile.

Les menuisiers aiment travailler le bois de hêtre, lequel se prête bien à la fabrication de meubles et de parquets blonds qui se patinent avec le temps.

Il existe de nombreux cultivars du hêtre : à port étroit, à port pleureur ou tortueux, à feuillage doré, rouge, marginé de rose et de blanc. Le plus curieux est le fagus cristata dont les feuilles sont en forme de crêtes de coq.

Le hêtre a besoin de fraîcheur et d’humidité pour prospérer. Grâce à notre climat parfaitement adapté, il a su se multiplier dans nos forêts et nos grands parcs. Mais, avec le dérèglement climatique, il se trouve confronté à une chaleur nocive et à une sécheresse problématique. Cette évolution pourrait mettre en péril une grande partie des peuplements de nos hêtraies, au point qu’on hésite désormais à le planter. Les scientifiques procèdent actuellement à des recherches pour déterminer avec précision l’impact du changement climatique sur la vie des hêtres.  

Association Les Jardiniers de Maubeuge et de la vallée de la Sambre

Site internet : lesjardiniersdemaubeuge.fr

Les hêtres de nos forêts

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