Balade avec les Jardiniers de Maubeuge et de la Vallée de la Sambre
Chronique pour « La Sambre » du 26 février 2021 N° 617
Premières fleurs à éclore avant le début du printemps, les perce-neiges sont au rendez-vous. Ne vous étonnez pas de l’orthographe que nous utilisons : autrefois le mot perce-neige était invariable mais, depuis la réforme, le pluriel est accepté.

Quoi qu’il en soit, si vous vous êtes promenés dans la nature ou la forêt pour profiter de la brusque remontée des températures, vous avez sans doute pu admirer les tapis lumineux qu’ils forment au pied des arbres.

Le perce-neige est une plante vivace bulbeuse qui ne craint pas le froid. Comme son nom l’indique, il est capable de fleurir alors qu’une couche de neige recouvre le sol, à condition bien entendu qu’elle soit suffisamment fine. De toute façon, le perce-neige n’est jamais très grand, il ne dépasse pas une hauteur de 10 à 20 centimètres. Chaque pied se présente sous la forme de deux feuilles en forme de ruban, entre lesquelles émerge un pédoncule terminé par une unique fleur en forme de clochette. Les pétales sont d’un blanc éclatant, maculé d’une discrète touche de vert.

Par Enrico Blasutto
Nous avons affaire à une plante d’ombre ou de mi-ombre. Le perce-neige pousse spontanément mais, si vous voulez en installer dans votre jardin, choisissez bien l’endroit. Fuyez le plein soleil qui ferait dessécher les bulbes. Vous planterez en septembre et jusqu’au 15 octobre, à 5 à 10 centimètres de profondeur, dans un terrain souple et frais. Achetez vos bulbes dans le commerce ou demandez-en à des amis jardiniers, résistez à la tentation de les prélever dans la nature. Ne les installez pas dans une pelouse car le perce-neige a besoin que son feuillage se dessèche après la floraison sans passer sous la tondeuse.

Sous son air bonhomme, le perce-neige doit susciter notre méfiance car toute la plante est toxique, y compris les fleurs. Contentons-nous de les admirer avec les yeux, sans les cueillir. Les animaux qui pâturent le savent bien, ils les évitent soigneusement.

Présent dans toute l’Europe, le perce-neige ne demande qu’une chose, c’est qu’on le laisse tranquille. Il se multiplie tout seul, de deux façons. Après la floraison, à partir de mars, la fleur forme des graines qui, transportées par les fourmis, vont donner lieu à de nouveaux plants. Quant aux bulbes, ils profitent des forces accumulées dans les feuilles pour produire de nouvelles bulbilles qui, à leur tour, deviendront adultes.
En anglais, les perce-neiges s’appellent snowdrops, gouttes de neige. N’est-ce pas charmant ?
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