Balade avec les Jardiniers de Maubeuge et de la Vallée de la Sambre
Chronique pour « La Sambre » du 26 janvier 2024 N° 737
Il est devenu rare de connaître un épisode de froid et de neige comme celui de la semaine dernière. Autrefois, il n’aurait étonné personne. Les plus anciens se souviennent des bonshommes de neige que les enfants façonnaient gaiement. Les toits pentus des maisons de style avesnois portent encore les crochets sur lesquels on installait des barrières destinées à retenir la neige. Mais voilà, c’est du passé. De nos jours, nous n’y sommes plus préparés. Il suffit de précipitations neigeuses pour désorganiser les transports et installer une belle pagaïe.
Pour le jardinier, la neige n’est pas une catastrophe, au contraire. En couche épaisse, elle a aidé les plantes à lutter contre le froid. Quand elle a fondu, grâce à sa teneur en azote, elle a enrichi lentement la terre en éléments qui nourriront tiges et feuillages. Ne dit-on pas de la neige que c’est « l’engrais du pauvre » ? Livré gratuitement à domicile et étalé uniformément sur le terrain, que veut-on de mieux ?
A côté de ces avantages, la neige présente bien sûr quelques inconvénients, par exemple lorsque les branches des arbres se brisent sous la charge, mais cela reste exceptionnel.
Qui dit froidure dit chauffage. Si nous brûlons du bois, nous pouvons récupérer les cendres pour en faire bénéficier, là encore, le jardin. Les résidus de combustion comprennent du calcium, des phosphates, du magnésium et de la potasse, autant d’éléments utiles à la terre et complémentaires de l’azote apportée par la neige. Evidemment, il est important d’avoir vérifié la provenance du bois utilisé et d’exclure tous bois traités.
Voici comment procéder. Tamiser les cendres et ne conserver que la poudre fine. Le reste pourra être dispersé sur les allées en cas de verglas, ce sera plus écologique que le sel. Dans le jardin potager, lorsqu’on commencera à travailler la terre au printemps, on pourra y incorporer cette poudre par poignées, en même temps que du compost ou du fumier décomposé. Ne pas exagérer les quantités. Si on ne travaille pas la terre, il sera possible de garnir les sillons d’un peu de cendre, avant de semer.
Les arbres fruitiers, les groseilliers, les framboisiers, les rosiers apprécient les cendres : en disperser au pied, sans excès. En répartir encore un peu sur la pelouse, quand elle aura recommencé à pousser. S’il en reste, on pourra ajouter l’excédent au compost, en mélangeant bien.
Attention, les plantes acidophiles telles que les rhododendrons, les hortensias et les azalées ne doivent pas recevoir de cendre à leur pied.
Une autre utilisation des cendres au jardin : les plantations de salades et de choux, les jeunes fleurs seront protégées des limaces et des escargots si on les entoure d’un cordon de cendres. Mais il faudra le reconstituer après chaque pluie.
Association Les Jardiniers de Maubeuge et de la vallée de la Sambre
Site internet : lesjardiniersdemaubeuge.fr