Balade avec les Jardiniers de Maubeuge et de la Vallée de la Sambre
Chronique pour « La Sambre » du 31 octobre 2025 N° 802
Ces jours-ci, les cimetières se couvrent d’une mosaïque multicolore de chrysanthèmes, constituée par les familles qui cultivent la mémoire de leurs proches disparus. Au lendemain de la première guerre mondiale, les responsables politiques ont incité leurs concitoyens à fleurir les tombes des soldats morts pour la France. Ce témoignage de reconnaissance et de souvenir s’est ensuite étendu à l’ensemble de ceux qui nous ont précédés et le chrysanthème est devenu le symbole de ce moment particulier.

Pourquoi ce végétal, dont le nom signifie « fleur d’or », est-il si présent dans nos cimetières ? Plusieurs avantages le rendent intéressants pour les horticulteurs, les fleuristes et tous ceux qui veulent égayer leurs sépultures familiales en cette fin d’octobre. Alors que la plupart des plantes ont cessé de fleurir, les chrysanthèmes offrent une superbe gamme de couleurs chaudes et lumineuses, allant du blanc au mauve, en passant par le jaune, l’orangé, le cuivré et le rouge. Leur culture en pot les rend faciles à transporter. Et puis, ils résistent bien à la fraîcheur et aux pluies d’automne.
Le chrysanthème nous est venu d’Extrême-Orient, plus précisément de Corée où il représente le plaisir et le bonheur. Il s’est répandu en Asie de l’Est, en particulier au Japon où il est devenu l’emblème impérial. Fleur préférée des Japonais, il symbolise la longévité. On l’ajoute au thé pour le parfumer.
Le chrysanthème fait partie de la famille des astéracées, tout comme la marguerite. Il en existe plus de 200 variétés, certaines annuelles et d’autres vivaces. Toutes apprécient le plein soleil. Hautes de 40 à 100 cm, elles donnent des fleurs grosses ou petites, simples, doubles ou en pompons.

La culture des chrysanthèmes à grosses fleurs nécessite une technique particulière. Du printemps à la Toussaint, elle exige un suivi précis pour enrichir le substrat, arroser, pincer. Ce n’est pas à la portée du premier jardinier venu, même si certains y parviennent très bien.

Les chrysanthèmes à petites fleurs sont, eux, faciles à cultiver et ne réclament pas beaucoup de soins. De plus en plus nombreux sont les jardiniers qui en installent dans leur jardin, en pleine terre ou dans des pots pour orner terrasses et balcons. C’est l’assurance de disposer de notes de couleur contrastant avec les feuillages roussis.

Au moment d’acheter des potées de chrysanthèmes pour les défunts de ma famille, j’ai l’habitude d’en acquérir deux supplémentaires, jaunes, que j’installe dans des bacs sur une terrasse. De vrais soleils ! Cet hiver, je les ai laissés dehors. Comme il n’a pas beaucoup gelé, ils ont tenu le coup et sont repartis en végétation au printemps. D’ici quelques jours, ils seront couverts de fleurs.

Association Les Jardiniers de Maubeuge et de la vallée de la Sambre
Site internet : lesjardiniersdemaubeuge.fr
