Balade avec les Jardiniers de Maubeuge et de la Vallée de la Sambre

N° 667

 Le pissenlit, si commun et si précieux

Quoi de plus familier qu’un pissenlit ? Les jardiniers le redoutent car, avec sa racine allant jusqu’à 50 cm, il se montre difficile à extirper. Avec ses nombreuses graines dotées chacune d’un parachute, il colonise l’espace et s’offre même le luxe d’une descendance jusqu’à 10 km à la ronde. Qui dit mieux ?

Résistant au froid, le pissenlit prospère en Sibérie et au Canada. Il repart en végétation en fin d’hiver et fleurit au tout début du printemps. Ce que nous appelons la fleur, d’un jaune éclatant, est en réalité un capitule plat composé de centaines de fleurs hermaphrodites. Après la pollinisation, elles donnent des graines si artistiquement disposées en boules qu’elles fascinent petits et grands, au point d’avoir été choisies comme emblème par un éditeur de dictionnaires bien connu.

Le pissenlit fait preuve d’une vigueur et d’une adaptabilité à toute épreuve. Il aime le soleil mais supporte la mi-ombre. Il préfère les terres riches mais il pousse partout. Il réclame une certaine humidité mais survit en cas de sécheresse. On ne lui connaît qu’un ennemi : le mulot, dont l’appétit aiguisé est capable d’en venir à bout. Il faut dire que tout est comestible dans le pissenlit. Les feuilles se mangent crues en salade quand elles sont jeunes, ou cuites comme des épinards quand elles ont durci. Les racines, séchées et grillées, ont servi de succédané de café. Les fleurs font le délice des abeilles et permettent de fabriquer une gelée appelée crameillotte.

Les propriétés médicinales du pissenlit étaient déjà connues en Europe il y a mille ans. Dans beaucoup de langues européennes, le pissenlit se nomme « dent de lion », en référence à la forme de ses feuilles. Chez nous, on préfère insister sur ses propriétés diurétiques. De fait, le pissenlit participe à la lutte contre la rétention d’eau. Il est aussi dépuratif, laxatif, tonique, revitalisant. Comme tous les légumes aux couleurs intenses, il est riche en vitamines, surtout B, C, D et K, sans compter le fer, le calcium et le potassium.

On comprend mieux pourquoi le pissenlit est indiqué en fin d’hiver, au moment où nos organismes fatigués par le froid et le manque d’ensoleillement éprouvent le besoin d’un coup de fouet. Alors laissons-le nous apporter tous ses bienfaits et pratiquons la « cure de printemps ».

Un couteau à la main, partons à sa cueillette dans des secteurs aussi peu pollués que possible. Nous prendrons l’air et nous ramènerons à la cuisine un panier de légumes bienvenu. A nous une délicieuse salade de pissenlits aux pommes de terre tièdes, relevée d’une pointe d’ail. Bon appétit !

Contact : Association Les Jardiniers de Maubeuge et de la vallée de la Sambre

Site internet: lesjardiniersdemaubeuge.fr

tél : 06 80 66 81 33

Le pissenlit

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