Balade avec les Jardiniers de Maubeuge et de la Vallée de la Sambre
Chronique pour « La Sambre » du 12janvier 2024 N° 735
Un coup de froid s’est brusquement abattu sur nous cette semaine. Comment les plantes réagissent-elles à cette chute des températures ?
La première chose à se dire, c’est qu’il n’y a rien d’étonnant au fait qu’il fasse froid en janvier. Les végétaux sont habitués à l’alternance des saisons. Les bulbeuses produisent leurs plus belles fleurs après un hiver rude. Les arbres se portent bien après un coup de gel : tronc et branches sont protégés par leur écorce tandis que les racines vivent à l’abri dans la terre. Les vivaces sont championnes de l’adaptation au froid : après s’être débarrassées en totalité de leurs parties aériennes en automne, elles passent tranquillement l’hiver sous terre pour mieux réapparaître au printemps.
La neige n’est généralement pas un problème. Au contraire, si la couche est suffisamment épaisse, elle forme une couverture isolante. Les arbres à feuillage persistant sont néanmoins à surveiller en cas de fortes précipitations, pour éviter que le poids de la neige ne les brise : il suffit de secouer préventivement les branches.
Les plantes en pot sont les plus fragiles car leurs racines sont davantage exposées au froid. La solution est d’enterrer les pots en automne, ou bien de les rentrer dans un endroit éclairé et hors gel, ou encore de les protéger avec du papier bulle ou un autre isolant.
Cette année, le problème vient du fait que le froid est survenu après une longue période de douceur. Vous avez sans doute observé que certaines plantes, croyant le printemps venu, sont entrées en végétation. Leur sève a commencé à circuler et de jeunes pousses sont apparues. Trop fragiles, elles ne pourront résister à la froidure. Chez moi, c’est le cas d’un hortensia.
Le jardinier devra se montrer patient à l’égard des végétaux qui montreront des signes de gel. Avant de les éliminer, il vaut mieux se laisser un temps d’observation car il arrive que certains fassent preuve de résilience et repartent du pied.
L’essentiel de l’hiver reste, en principe, à venir. Pour permettre au jardin de traverser cette période le mieux possible, il y a intérêt à renforcer les protections hivernales et à vérifier que le vent n’a pas dispersé les couvertures de feuilles sèches. Il est recommandé de ne pas abuser du sel de déneigement car, à forte dose, c’est un poison pour les végétaux. Ne pas déborder des allées, éviter toute projection sur les haies, les massifs, les rhododendrons et les azalées. Si c’est possible, préférer les cendres de bois ou le sable.
La fin de l’hiver sera l’occasion de dresser un petit bilan, pour repérer les zones les mieux protégées, celles qui sont trop humides, celles – souvent en creux – où le froid s’est accumulé. Au vu de ces observations, peut-être aurons-nous envie de procéder à quelques réaménagements.
Association Les Jardiniers de Maubeuge et de la vallée de la Sambre
Site internet : lesjardiniersdemaubeuge.fr