Balade avec les Jardiniers de Maubeuge et de la Vallée de la Sambre
Chronique pour « La Sambre » du 29 août 2025 N° 794

Il y a quelques jours, j’ai vu dans une jardinerie un assortiment de plantes carnivores. C’est fascinant de les observer. Elles ont une façon étrange, voire un peu effrayante, de se nourrir. On en recense environ 700, qui représentent 19 genres et appartiennent à 11 familles botaniques distinctes. Ce ne sont donc pas des exceptions sur notre planète.
Leurs caractéristiques diffèrent beaucoup entre elles mais elles ont en commun de vivre dans des milieux très pauvres en nutriments, souvent dans des lieux humides comme les tourbières.
Ces plantes ont la faculté de capturer et de digérer leurs proies grâce à des enzymes qu’elles sécrètent ou des bactéries présentes dans leurs sucs digestifs. Elles attrapent essentiellement des insectes, mais aussi des vers, des lézards et grenouilles, ou exceptionnellement, pour les plus grandes, de petites souris.
Les pièges qui leur permettent de se saisir de leurs nourritures vivantes sont très variés : des tentacules, des mâchoires, des urnes ou des entonnoirs dans lesquels les victimes s’engluent et trouvent leur perte.

Les dionées sont les plus connues des plantes carnivores. Originaires des marais de Caroline du Nord et du Sud aux Etats-Unis d’Amérique, elles sont équipées d’un piège à mâchoires. Chaque feuille est constituée de deux lobes arrondis et charnus tapissés en leur centre de petits poils. Lorsqu’ils sont sollicités par le passage d’un insecte, les deux lobes se referment instantanément comme le ferait un piège à loups. Chaque lobe est doté de dents qui s’imbriquent les unes dans les autres au moment de la fermeture, empêchant la proie de s’enfuir. Une fois fermé, le piège se resserre afin de mettre l’insecte en contact avec les glandes digestives situées sur la face interne du lobe. Le repas terminé, le piège se rouvre et laisse apparaître la carapace de la victime car la plante n’absorbe que les parties molles de ses proies.
Vous souhaitez accueillir une dionée chez vous ? Voici quelques conseils. Elle demande beaucoup de lumière et un substrat toujours humide. L’arrosage s’effectue à l’eau de pluie ou l’eau déminéralisée, de préférence par le bas. La dionée se plaît dans un pot de plastique. Il est bon de la rempoter tous les cinq ans, dans un substrat composé de sphaignes, de tourbe et de sable. Après les gelées, on pourra la sortir car, en extérieur, elle aura davantage d’occasions de capturer des insectes que dans la maison. Mais il faudra la rentrer à l’automne et lui assurer une certaine fraîcheur pendant le repos hivernal. Pas d’engrais, la dionée n’en a pas besoin. Pas non plus d’insectes, la plante les trouve elle-même.
Association Les Jardiniers de Maubeuge et de la vallée de la Sambre
Site internet : lesjardiniersdemaubeuge.fr
