Balade avec les Jardiniers de Maubeuge et de la Vallée de la Sambre

Chronique pour « La Sambre » du 19 septembre 2025 N° 796

Comme les autres légumes, les pommes de terre ont une saison. Peut-être certains d’entre vous trouveront-ils cette affirmation quelque peu déroutante. Il est vrai qu’on trouve des pommes de terre toute l’année dans les supermarchés… y compris dans les bacs de frites surgelées ! Nous parlons ici des pommes de terre de jardin.

Fin mars mais le plus souvent début avril, les jardiniers ont mis les plants en terre. Le feuillage s’est développé et les tubercules se sont formés pendant toute la durée du printemps. Début juillet, ont commencé les récoltes des pommes de terre dites « nouvelles » ou « primeur ». Elles n’avaient pas achevé leur processus de maturité et ne pouvaient donc se conserver. On les consommait sitôt arrachées et il faut dire que leur jeunesse et leur fraîcheur les rendaient particulièrement délicieuses.

Pendant ce temps, les autres pommes de terre dites « de conservation » poursuivaient leur cycle végétatif. Pour les variétés hâtives, il faut 90 jours en terre ; pour les tardives, 120 jours. Ces durées ont parfois dû être allongées cette année, en raison de la sécheresse estivale. Récoltées fin juillet et en août, les pommes de terre sont, en ce moment, au sommet de leurs qualités gustatives et le resteront jusqu’à la fin de l’année.

Les pommes de terre se reproduisent de deux manières. À la suite de la floraison printanière, les plants donnent parfois de petits fruits globuleux renfermant quelques graines qui pourront être semées. Ce mode de reproduction, assez délicat, n’est utilisé que par les obtenteurs qui cherchent à créer de nouvelles variétés.

Le mode de multiplication le plus courant est la plantation des tubercules. Dès le mois de janvier, et parfois plus tôt, les pommes de terre pensent à assurer leur descendance. Elles forment des germes qui sont les futures tiges de la plante. Ce processus utilise les forces qu’elles ont emmagasinées, ce qui conduit à une certaine dégradation de la qualité de leur chair. Heureusement, elles restent comestibles, malgré un amollissement progressif.

Les pommes de terre sont bien de chez nous et notre climat leur convient bien. Mais n’oublions pas que ce sont des étrangères, originaires d’Amérique du Sud, de la Bolivie et du Pérou. Là-bas, des formes sauvages ont été domestiquées par les Indiens il y a 10 000 ans. A partir du 16ème siècle, des navires espagnols et anglais en rapportèrent dans leurs cales, permettant à leur culture de se répandre peu à peu en Europe. Mais leur développement en France est surtout intervenu au 18ème siècle, grâce au célèbre Antoine Augustin Parmentier que nous remercions pour avoir popularisé nos bonnes patates.

Association Les Jardiniers de Maubeuge et de la vallée de la Sambre

Site internet : lesjardiniersdemaubeuge.fr

Les bonnes pommes de terre de jardin

Évènements à venir