Balade avec les Jardiniers de Maubeuge et de la Vallée de la Sambre
Chronique pour « La Sambre » du 3 octobre 2025 N° 798
Cet été, notre association de jardiniers a organisé, comme chaque année, des visites guidées de jardins. C’et ainsi que nous avons eu l’occasion de découvrir, chez l’un de nos adhérents de l’Avesnois, un pin de Wollemi.

Cette étrange créature a une histoire qui mérite d’être contée. Comme l’arbre surnommé « désespoir du singe », il appartient à la famille des araucariacées, qui proliférait au jurassique. On le croyait définitivement disparu de la surface de notre planète quand, en 1994, un garde du Parc naturel de Wollemi en a fortuitement trouvé quelques spécimens dans une vallée reculée. L’endroit de la découverte reste secret mais on sait qu’il se situe dans la région des Montagnes Bleues, au sud-est de l’Australie, à 200 km environ de Sydney. L’accès à cette vallée est désormais interdit, d’autant plus que de terribles incendies y sévissent.
Comment ce dinosaure végétal se présente-t-il ? Il a un air de sapin étroit qui peut, à l’âge adulte, atteindre une hauteur de 35 m. Sa longévité est estimée à 1 000 ans. Les branches de la base sont plus ou moins horizontales et s’organisent en une couronne qui prend naissance à la base du tronc. Les feuilles, en forme d’aiguilles aplaties, sont disposées sur quatre rangs. D’abord vert tendre, elles deviennent vert sombre avec le temps. Les extrémités des branches sont terminées par un bourgeon bleuté enrobé d’une cire protectrice. Au sommet, une autre couronne se présente sous une forme de cône.

Quand il pousse, le pin de Wollemi développe un seul tronc, couvert d’une écorce couleur chocolat pourvue d’une multitude de petits nodules. Au fil de sa croissance, l’arbre produit d’autres troncs. Les botanistes pensent que ce phénomène correspond à une adaptation aux risques d’incendies. Au bout de 15 ans, l’arbre produit des fleurs insérées dans des cônes, mâles et femelles distincts. Elles donnent des graines aplaties.
Menacé de disparition, le pin de Wollemi a connu une résurrection inespérée. Une campagne de multiplication et de dissémination dans les parcs botaniques et des jardins privés du monde entier a été organisée, même si notre relique végétale reste encore classée « en danger critique » sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). On peut en admirer deux spécimens au Jardin des Plantes à Paris.

Si le cœur vous en dit, vous pouvez planter un pin de Wollemi chez vous mais il n’est pas sûr que vous le voyiez atteindre l’âge adulte. Offrez-lui une situation ensoleillée et un sol humifère mais drainant dont le PH est acide. Il supportera le froid jusqu’à -12°. Une culture en pot est possible mais il vous faudra sortir le sécateur au moins une fois par an.
Association Les Jardiniers de Maubeuge et de la vallée de la Sambre Site internet : lesjardiniersdemaubeuge.fr
