Balade avec les Jardiniers de Maubeuge et de la Vallée de la Sambre
Chronique pour « La Sambre » du 23 février 2024 N° 740
Dans la nature, les feuilles sont vertes et la plupart des écorces sont brunes. Quant aux fleurs, elles arborent toutes sortes de coloris. Ce phénomène nous est si familier que nous ne nous interrogeons pas pour savoir pourquoi et comment font les plantes pour afficher des palettes de couleurs aussi belles et aussi riches.
Si les plantes donnent des couleurs à leurs fleurs, c’est tout simplement pour se faire remarquer des insectes pollinisateurs. Sans pollinisation, pas de graines et pas de perpétuation de l’espèce. C’est sûr, un insecte qui vole au-dessus d’un coquelicot ne risque pas de le rater, même si sa vision n’est pas terrible.
Mais, direz-vous, certaines fleurs sont très foncées, d’un violet presque noir. C’est le cas par exemple des tulipes ou des hellébores dites noires. Comment font-elles ? Pour compenser l’absence de couleur voyante, ces plantes se débrouillent souvent en diffusant un parfum puissant qui attire les butineurs.
Pour donner des couleurs à leurs fleurs, les plantes utilisent des pigments. Il en existe en gros deux catégories. Les xanthophylles, que l’on retrouve par exemple dans le jaune d’œuf, sont à l’origine des coloris qui vont du jaune pâle au rouge foncé, en passant par l’orangé et le rouille. Les anthocyanes produisent le bleu, avec tout un camaïeu allant du bleu pâle aux mauves et aux violets. Il existe aussi d’autres pigments qui nous offrent la grande variété de tons que nous connaissons dans la nature.
La composition chimique du sol peut influencer le coloris des fleurs. Le cas le plus connu est celui des hortensias qui produisent des fleurs bleues sur sol acide et des fleurs roses en terrain alcalin.
Vous avez peut-être remarqué que les couleurs de certaines fleurs évoluent au fur et à mesure du temps. Avant de flétrir, la perte en eau entraîne une modification au fil des semaines. Autre cas, la rose de Chine donne des fleurs jaunes qui tournent au rose pâle et enfin au rouge. Cette transformation est en lien avec celle du PH de l’eau qui circule dans les cellules de la fleur.
Que dire des pétales blancs ? Eux aussi contiennent des pigments de couleur mais ils sont masqués par des composants spéciaux qui réfléchissent la lumière et nous les font voir quasiment blancs. Quant aux fleurs vertes, oui cela existe même si c’est rare, elles contiennent de la chlorophylle, comme les feuilles.
Mais foin des explications scientifiques, le plus important n’est-il pas de savoir nous émerveiller en silence devant les somptueux coloris que nous offrent les fleurs de la nature ?
Association Les Jardiniers de Maubeuge et de la vallée de la Sambre
Site internet : lesjardiniersdemaubeuge.fr