Les orchidées sont des plantes attachantes que vous conserverez longtemps, pour peu que vous leur apportiez des soins adéquats. Et lorsqu’elles se portent bien, les orchidées finissent par refleurir, un véritable cadeau de la nature ! Nous nous concentrerons sur les phalaenopsis, les orchidées les plus répandues.

Voilà donc que trône chez vous une orchidée aux jolies fleurs blanc immaculé, violet intense, rose nacré, jaune pâle ou encore tigrées. Savez-vous que le nom si compliqué de cette plante vient du botaniste hollandais Blume qui la découvrit en 1825 ? Emerveillé, il compara les fleurs aux ailes des papillons, d’où le nom issu du grec « phalaina » = papillon et « opsis » = apparence.

Les phalaenopsis sont des orchidées qui vivent sur les arbres dans des forêts humides où les températures ne descendent pas en dessous de 20°. Ils sont dits épiphytes, car ils se nourrissent directement de l’air grâce à leurs racines aériennes. Ils ne parasitent pas les arbres sur lesquels ils vivent, ils s’en servent juste comme support. Nous allons tenter de reproduire à la maison les conditions naturelles de vie de notre orchidée. Nous lui assurerons de cette manière bonheur et longévité !

Une température suffisante et régulière : conservons-la toute l’année à l’intérieur de notre habitation ; pas de sortie dehors ni sur le balcon, même en été. L’orchidée n’aime pas les chauds et froids et elle craint le vent.

La lumière : l’orchidée apprécie une bonne luminosité mais sans excès. Le rebord de la fenêtre convient bien, surtout s’il est situé à l’est.  En période de chaleur, écarter la plante de la fenêtre pour lui éviter les coups de soleil !

L’humidité ambiante : installons-la dans une pièce humide, de préférence la cuisine ou la salle de bains, voire les toilettes si la pièce est bien éclairée. On est bien sûr tenté de mettre le phalaenopsis dans la salle de séjour car il est si décoratif, mais nous le déconseillons, surtout si le chauffage central fonctionne. Si on y tient absolument, placer sous la plante une soucoupe pleine de gravillons et maintenir le gravier humide : l’évaporation apportera l’humidité nécessaire. Attention, la plante ne doit jamais toucher l’eau.

Voyons à présent la question du substrat et de l’arrosage. Le terreau ne joue pas, pour l’orchidée, le rôle qu’il remplit pour les autres plantes d’intérieur. Le terreau doit permettre au phalaenopsis de se tenir, et aux racines d’être en contact avec l’air. On choisira obligatoirement un terreau « spécial orchidées » composé de morceaux d’écorces et de sphaignes destinées à conserver l’humidité. Ce terreau comporte en outre un engrais adapté.

L’orchidée est généralement vendue dans un pot de plastique transparent et vous serez peut-être tenté de le remplacer par un pot en terre cuite, plus naturel. N’en faites rien, le plastique est ce qui convient le mieux car, là encore, il conserve l’humidité nécessaire aux racines. Et il comporte toujours des trous relativement importants qui permettent une évacuation de l’eau et une bonne circulation de l’air.

L’orchidée est peu exigeante, mais elle a besoin de sa ration d’eau. Suffisamment, mais pas trop. Nous allons donc lui donner à boire une fois par semaine en général, un peu moins souvent en hiver. Ce qu’elle préfère, c’est le bain. Nous la sortons de son cache-pot et plongeons le pot de plastique dans une petite bassine remplie d’eau tempérée, jusqu’au niveau du pot. Nous l’y maintenons une à deux minutes, le temps qu’il ne se forme plus de bulles. Puis nous l’égouttons complètement et la voilà prête à regagner sa place habituelle. On utilise de préférence de l’eau de pluie. Si on n’en a pas, on se sert de l’eau du robinet.

Voici un principe simple à retenir : l’orchidée ne supporte pas d’avoir les racines dans l’eau. Le meilleur moyen de la faire mourir est de laisser baigner ses racines dans de l’eau. C’est pourquoi l’égouttage est si important. Attention, l’orchidée apprécie peu la douche ! Il est bon, de temps en temps, de nettoyer les feuilles avec un coton, mais il faut absolument éviter de mouiller les fleurs. Vous savez bien ce qui arrive aux roses sous la pluie. Ce serait la même chose pour l’orchidée : des taches sur les pétales et le pourrissement des fleurs.

Faire refleurir l’orchidée 

Maintenant que notre orchidée est heureuse, il s’agit de la faire refleurir. Lorsque le phalaenopsis est arrivé, il était fleuri. Les boutons floraux non éclos se sont ouverts à leur tour et la plante est devenue de plus en plus belle. Mais voilà que les fleurs les plus anciennes pâlissent, flétrissent et tombent. Ne vous inquiétez pas, rappelez-vous que tout a une fin, et dites-vous que vous avez déjà bénéficié de plusieurs mois de fleurissement ! Surtout, résistez à l’envie de jeter la plante en vous disant qu’elle est cuite. Il lui a déjà fallu quatre à cinq ans pour atteindre l’âge adulte, alors un peu de patience est de mise. Et si vous n’en avez vraiment pas, offrez le plant défleuri à une connaissance qui saura le faire refleurir.

Comment procéder ? On coupe la hampe florale. Si elle est complètement sèche, on la tranche aussi court que possible. Si elle est verte, on laisse deux à quatre yeux, c’est-à-dire à 10 – 20 cm, car il arrive fréquemment que de nouvelles fleurs apparaissent sur l’ancienne tige (mais ce n’est pas toujours le cas). Et on continue les soins habituels : humidité, température, lumière, bain. Au bout … d’un certain temps, la plante a repris des forces et se met à fabriquer, dans l’ordre ou le désordre, une feuille, une racine aérienne et une nouvelle hampe florale. C’est parfait : la nouvelle feuille, épaisse et bien luisante, est un réservoir de nourriture. La racine aérienne montre que la plante accroît sa capacité à se développer. Et la hampe florale nous enchante car c’est la promesse du refleurissement. Quand la hampe florale a suffisamment grandi, on pose un petit tuteur, on attache sans trop serrer et notre patience est récompensée !    

Quelques questions qui nous sont fréquemment posées

Faut-il donner de l’engrais à l’orchidée ?

Ce n’est pas utile si la plante a été rempotée récemment, parce que le terreau spécial orchidées en contient déjà. Dans les autres cas, ce peut être utile, de temps à autre, de mettre un peu d’engrais « spécial orchidées » dans l’eau du bain. Attention aux dosages : un excès d’engrais est plus néfaste qu’une absence d’engrais.

Que faire lorsqu’une feuille se dessèche ?

La feuille est un réservoir de nourriture dans lequel la plante puise lorsqu’elle en a besoin. A l’issue de ce processus, la feuille jaunit et devient sèche comme un parchemin, puis se détache. Et une nouvelle feuille est déjà apparue, plus grande et plus belle ! C’est comme cela que l’orchidée pousse et se renouvelle, il n’y a donc pas lieu de s’inquiéter.

Evidemment, si plusieurs feuilles jaunissaient en même temps, il y aurait un problème. Vérifier alors que la plante ne baigne pas dans de l’eau (vider d’urgence le récipient). Si ce n’est pas le cas, vérifier qu’elle n’est pas assoiffée (lui donner un bain et bien l’égoutter).

Peut-on supprimer les racines aériennes qui se développent sur le dessus du pot ?

Surtout pas, ce sont elles qui permettent à la plante de vivre ! Le phalaenopsis se nourrit directement de l’air grâce à ses racines aériennes qui savent synthétiser l’azote que les autres plantes puisent dans le sol. Ce sont les plantes les plus évoluées de la planète.

Couper les racines aériennes, c’est tuer l’orchidée à plus ou moins brève échéance.

Quand faut-il rempoter l’orchidée ?

L’orchidée apprécie que vous la rempotiez périodiquement, par exemple tous les deux ans. Il n’est en général pas nécessaire de changer de pot. Toutefois, si le phalaenopsis est très vigoureux et a développé beaucoup de racines, il est bon de choisir un pot plus grand. L’opération peut intervenir à n’importe quel moment de l’année, de préférence lorsque l’orchidée n’est pas en fleurs. En effet, même en agissant avec soin, on risque toujours de casser une racine ou une feuille ou une fleur.

Sortir la plante de son pot, faire tomber le terreau ancien, ôter méticuleusement tout ce qui ressemble à des mousses synthétiques et à de la sciure de bois. Avec un sécateur ou des ciseaux désinfectés à l’alcool, couper nettement toutes les parties de racines sèches ou abîmées. Nettoyer le pot et y replacer la plante. S’arranger pour que la base des feuilles affleure un peu en dessous du bord du pot, 2 cm par exemple. Garnir de terreau « spécial orchidées » en tassant bien. Ne pas hésiter, l’orchidée est plus résistante qu’il n’y paraît.

Donner un bain, égoutter à fond et replacer dans le cache-pot. La plante a retrouvé une nouvelle jeunesse et vous remerciera.

Pourquoi recommande-t-on des pots de plastique transparent ?

Dans la nature, les racines aériennes reçoivent la lumière mais ce n’est pas une lumière crue car les forêts sont épaisses. Le plastique transparent permet l’arrivée de la lumière, dans une certaine mesure.

Le cache pot n’empêche-t-il pas l’arrivée de la lumière ?

Oui, en partie, mais il en reste suffisamment. Surtout le cache pot a le grand mérite d’assurer la stabilité de la plante.

Est-il nécessaire de rentrer toutes les racines aériennes dans le pot ou peut-on en laisser à l’extérieur ?

Rien n’empêche de laisser des racines aériennes déborder du pot, mais nous ne le conseillons pas. En effet, dans nos logements, l’hygrométrie est souvent insuffisante pour les orchidées (50 % contre 95 à 100 % dans les régions de provenance de nos orchidées). Les racines aériennes qui débordent du pot risquent le dessèchement, tandis que celles qui sont enroulées à l’intérieur du récipient de plastique conservent une ambiance humide.

Pourquoi tuteure-t-on les hampes florales ?

Dans la nature, les phalaenopsis ont un port retombant. Elles poussent vers le bas et leurs hampes florales sont tombantes. Vous voyez d’ailleurs bien que l’orchidée qui n’a pas été rempotée depuis longtemps, pousse vers le bas.

Dans nos logements, nous souhaitons généralement un port droit. C’est pourquoi il est habituel de tuteurer les hampes florales.

Quels sont les principaux risques encourus par l’orchidée ?

En premier lieu, l’arrosage. Si l’on arrose l’orchidée comme les autres plantes d’intérieur, l’eau stagne, les racines aériennes baignent dans l’eau et pourrissent : la plante est irrémédiablement perdue.

Et puis bien sûr, le dessèchement, suite à un oubli prolongé.

Et encore l’exposition à l’extérieur, qui entraîne des coups de soleil et le dessèchement.

Deux catégories de bestioles indésirables ont coutume de s’attaquer aux orchidées : les pucerons et les cochenilles. Les ôter manuellement dans la mesure du possible. On peut pulvériser avec de l’eau dans laquelle on aura ajouté une cuillerée de liquide vaisselle. On peut aussi essayer un mélange fait d’une demi-litre d’eau avec une cuillerée d’huile ordinaire ou d’huile de neem.

Que faire lorsqu’une ou deux nouvelles orchidées poussent sur une hampe florale défleurie ?

Il arrive qu’après avoir fleuri, la hampe florale produise un ou deux bébés orchidées. On les appelle des « keikis ». La nature nous offre gracieusement une ou deux nouvelles orchidées.

Le mieux est de les laisser se développer suffisamment. Puis on les rend autonomes en coupant la hampe florale de part et d’autre de la base de la nouvelle orchidée. Et on passe au rempotage.

Les soins aux orchidées autres que les phalaenopsis sont-ils différents ?

Oui et non. Le cymbidium apprécie d’aller au jardin, à l’ombre, de juin à septembre. C’est la seule orchidée à placer à l’extérieur durant l’été.

Les sabots de Vénus aiment l’eau calcaire et ont besoin d’un rempotage annuel.

D’une façon générale, les conseils donnés pour les phalaenopsis valent grosso modo pour les autres orchidées.

Comment savoir si les soins que je prodigue à mon orchidée sont judicieux ?

Rien ne vaut la pratique.

L’association « Les Jardiniers de Maubeuge et de la vallée de la Sambre » organise tout au long de l’année des activités ouvertes à tous, qui sont annoncées dans la presse et sur Canal fm. Vous pouvez toujours venir à l’une ou l’autre de ces activités avec votre phalaenopsis ou n’importe quelle autre orchidée. Des adhérents examineront votre plante et vous donneront des conseils.

SOS Orchidés

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