Première question : pourquoi associer plusieurs légumes ?
Plusieurs raisons , améliorent la récolte , se protègent mutuellement soit par leurs parfums qui désorientent les prédateurs soit par l’ombre ou la couverture au sol qu’ils fournissent et un enracinement à des profondeurs différentes. Un grand classique est « les trois sœurs » le maïs servant de support au haricot et la courge qui profite de l’azote que donne le haricot et avec ses grandes feuilles donne une couverture du sol. D’autres comme la carotte et l’oignon qui évitent les attaques des mouches respectives par le parfum qu’ils dégagent et perturbent ces pauvres mouches. On en trouve des grands tableaux dans les livres et sur internet et qui quelques fois se contredisent. Chacun se faisant son expérience pourra en faire profiter ses copains. Pour ma part j’ai eu des résultats très bons avec pommes de terre et choux et pois et carottes. A vous . . .
Deuxième question : pour quelle raison faire se suivre deux légumes ?
En fait faire suivre deux familles de légumes.
Une mention spéciale pour la moutarde qui prépare les sols en les assainissant, écartant les limaces et en enrichissant le sol, donc une avant-culture excellente pour tout légume.
D’autres plantes comme les légumineuses stockant dans le sol l’azote (récolter et ne jamais arracher, couper au niveau du sol) avant des légumes très gourmands tels les choux et autres cucurbitacées selon la saison.
La succession de légumes de familles différentes évite que les prédateurs s’installent et détruisent les cultures. Bien sûr la rotation des cultures combinée avec les associations peut se révéler un casse-tête. On en revient aux définitions qui nous enseignent qu’il faut beaucoup réfléchir pour obtenir les meilleures récoltes. Néanmoins un sol bien équilibré carbone/azote pardonnera pas mal d’erreurs.
Troisième question : pourquoi y associer des fleurs ?
Les fleurs ont leur place dans le potager et pour produire ses semences pour l’année suivante on laisse son plus beau légume monter en graines et avant les graines nous avons des fleurs qui ont l’intérêt supplémentaire d’attirer les pollinisateurs.
Mais les fleurs ornementales ont aussi un très grand intérêt. L’œillet d’inde ou tagète est bien connue car on l’associe volontiers avec la tomate. Elle a un intérêt car elle tue les nématodes qui s’attaquent aux racines du plant de tomate, écarte les pucerons et les limaces. Mais attention car les nématodes jouent également un rôle dans l’équilibre de la faune du sol. En effet ils luttent contre les taupins, les vers blancs, les ornithorynques et les courtilières. Donc les planter en nombre limité à proximité mais pas au pied des plants de tomate.
La phacélie que l’on connaît comme engrais vert donne aussi des fleurs qui attirent les pollinisateurs et comme précédent cultural a comme avantage de lever rapidement en étouffant les adventices et est facile à enlever. De plus elle attire au-dessus d’elle des nuages de moucherons ennemis des pucerons et qui fondent sur les plantes attaquées.
La bourrache accompagne tous les choux car elle développe un excellent pouvoir répulsif contre les nuisibles. Ayant des feuilles velues les limaces et les escargots les évitent. Attention à l’envahissement car les graines se ressèment facilement. Très bon paillage lorsqu’elles prennent un fort développement.
Quatrième question : la biodiversité kesako ?
Associer dans le même espace le plus grand nombre de plantes comme le fait la nature contrairement aux jardins bien ordonnés en carrés du même légume.
Cette biodiversité permet ,tout en cultivant vos légumes ,d’enrichir votre sol. Chaque plante prend du sol ce dont elle a besoin mais lui restitue en partie si on laisse ce que l’on ne consomme pas sur place. Plus encore si on laisse les racines dans le sol chaque plante rend le sol plus fertile car la racine se décomposant va permettre à l’eau et à l’air de pénétrer le sol ce qui favorise la vie .
Idéalement il faudrait associer des légumes ayant un enracinement complémentaire comme les poireaux et les blettes (poirées). Autre exemple les poireaux et les carottes , et ici l’association permet en plus de lutter contre les ravageurs (mouche de la carotte et celle de du poireau)
Donc un rang de poireaux entre un rang de blettes et un rang de carottes serait un bon choix.
Comme mentionné dans les définitions , si l’on veut optimiser les récoltes cela demande beaucoup de recherche et chacun , selon son jardin ,devra trouver ses bonnes associations et rotations.