Chronique pour « La Sambre » du 26 août 2022
N° 681
Connaissez-vous le moro-sphinx ?
La semaine dernière, j’ai pu observer pendant plusieurs après-midis deux petits animaux pleins d’énergie qui butinaient avec entrain les surfinias que je cultive dans des jardinières. Aujourd’hui, après avoir visité toutes les fleurs existantes, ils sont partis, je suppose que c’est pour chercher une nouvelle pitance.
On dirait de minuscules oiseaux, mais en réalité ce sont des papillons de la famille des sphinx. Ils sont vraiment étonnants : par leur morphologie, ils sont classés dans la catégorie des papillons nocturnes mais ils sont actifs le jour !
Ils pèsent moins de 1 gramme. Leur envergure va de 4 à 5 cm. Leur corps trapu est gris brun avec des taches blanches. Leurs ailes antérieures sont brun beige sur le dessus et orangées sur le dessous. Quant aux ailes postérieures, elles sont entièrement orangées. Le moro-sphinx est équipé d’une très longue trompe qui lui permet de butiner les fleurs en forme de corolles, que les autres papillons ne peuvent atteindre.
Aussi incroyable que cela puisse paraître, le moro-sphinx agite ses ailes au rythme de 75 battements par seconde. Cela lui permet de butiner en vol stationnaire et d’atteindre les fleurs de sauges, de lavandes et de buddléias. C’est heureux pour lui car, avec l’activité qu’il déploie, il a besoin de trouver de quoi satisfaire un solide appétit.
Le moro-sphinx est un papillon migrateur. En été, on peut le trouver partout dans nos régions mais l’hiver, il s’envole vers les climats plus chauds d’Espagne, du Portugal, d’Italie et d’Afrique du Nord. Il n’hésite pas à parcourir 3 000 km en volant à 40 km/h, avec une vitesse de pointe de 50 km/h. Contrairement à la plupart des autres papillons, il dispose d’une certaine longévité puisqu’il peut vivre 2 ans.
Cliquez sur la video pour vor le moro-sphinx butiner
En mai, ou en juillet-août, la femelle pond ses œufs sur les bourgeons et les fleurs de gaillets, d’autres rubiacées, de zinnias et de valérianes, ou dans leur voisinage. Une semaine après, il en sort une chenille vert pâle rayée de jaune. Après le stade du cocon puis de la nymphe, qui durent environ un mois, voici notre jeune papillon qui prend son élan pour des vols d’une précision et d’une rapidité peu communes. Apprécions sa présence car, en plus de sa beauté, il contribue efficacement à la pollinisation des végétaux.
C’est dans les prés, les buissons, les jardins, que vous pourrez voir un moro-sphinx. Sans hésitation, vous comprendrez pourquoi ils sont surnommés sphinx-colibris.
Association Les Jardiniers de Maubeuge et de la vallée de la Sambre
tél : 06 80 66 81 33