Balade avec les Jardiniers de Maubeuge et de la Vallée de la Sambre
Chronique pour « La Sambre » du 18 juillet 2025 N° 791

L’agapanthe est une plante rhizomateuse originaire de la région du Cap, en Afrique du Sud. Sa beauté graphique l’a fait remarquer par des Néerlandais qui l’ont importée en Europe au 17ème siècle. Son nom, issu du grec agapé (amour) et anthos (fleur), signifie fleur de l’amour.

Elle appartient à la famille des liliacées, comme l’ail. C’est une grosse touffe de longues feuilles en forme de rubans, d’où émergent, de juin à septembre, des hampes florales verticales. A l’extrémité de chacune, trône une spectaculaire inflorescence de fleurs en trompettes aux six pétales soudés. Au fur et à mesure de l’avancement de la saison, ces fleurs s’ouvrent en étoiles. L’ensemble atteint une hauteur de 60 à 100 cm.

Une partie du charme des agapanthes réside dans la couleur de leurs fleurs. Parfois blancs, leurs coloris se déclinent le plus souvent dans la gamme des bleus, allant de l’azur à l’indigo, en passant par le bleu lavande et le bleu roi. Les inflorescences sont volumineuses, jusqu’à une vingtaine de centimètres de diamètre. On supprime les hampes florales à leur base dès que les fleurs fanent, afin d’éviter à la plante de se fatiguer à produire des graines.

Du fait de ses origines, l’agapanthe apprécie la chaleur et la sécheresse. Elle n’aime pas l’ombre et encore moins l’eau stagnante. On la cultive généralement en pots qu’on hiverne en octobre et qu’on ressort dès que les gelées ne sont plus à craindre.
Il y a quatre ans, en 2021, j’ai acheté une agapanthe qui portait 4 hampes florales. Immédiatement rempotée, elle a passé tout l’été sur la terrasse plein ouest et s’y est bien plu. Après un hiver au garage, la végétation a repris en avril jusqu’à produire 17 hampes florales. Par curiosité, j’ai laissé quelques fleurs donner des graines puis j’ai à nouveau hiverné l’agapanthe.

Les deux printemps suivants, cette coquine n’a plus du tout daigné fleurir, alors que son feuillage demeurait en parfait état. Considérant qu’elle n’avait plus rien à perdre, j’ai décidé de la laisser dehors tout l’hiver, à la merci de la pluie, du vent et du froid. Par chance, il n’y a pas eu beaucoup d’épisodes de gel cet hiver. En mars, à l’aide d’une bêche tranchante, j’ai coupé la motte en deux et j’ai disposé les deux morceaux dans un pot plus grand, avec une couche de drainage et du terreau spécial géraniums.
Ce changement lui a fait du bien. Sans rancune, l’agapanthe s’est décidée à refleurir. Elle est encore plus belle qu’avant et, à ce jour, elle arbore 24 inflorescences d’un bleu très lumineux. Et c’est reparti, espérons-le, pour de nombreuses saisons puisque l’espérance de vie de l’agapanthe est d’environ 15 ans. La morale de cette histoire, c’est qu’on peut se hasarder à ne pas suivre les conseils de culture, à ses risques et périls.
Association Les Jardiniers de Maubeuge et de la vallée de la Sambre
Site internet : lesjardiniersdemaubeuge.fr