Balade avec les Jardiniers de Maubeuge et de la Vallée de la Sambre
Chronique pour « La Sambre » du 11 juillet 2025 N° 790
Pendant que mon attention se portait plutôt, en ce moment, sur les végétaux d’extérieur, une petite surprise m’attendait dans la maison, au jardin d’intérieur. Une superbe inflorescence rose bonbon est arrivée au cœur de mon bromélia Aechmea.

Positionnée à l’extrémité d’une tige d’une vingtaine de centimètres, faite d’écailles légèrement piquantes, cette sorte de fleur présente une structure parfaitement géométrique. Entre les bractées, se nichent de discrètes fleurs bleu violacé qui commencent à s’ouvrir. L’ensemble est très joli.

Ce bromélia a une histoire. Avant de vous la raconter, il faut que je vous le décrive. De la variété Aechmea, il est originaire des forêts humides d’Amérique du Sud et fait partie de la même famille botanique que l’ananas : les broméliacées. Haut de 50 cm, il se compose d’une rosette de feuilles imbriquées, épaisses, très coriaces. Elles forment en leur centre une sorte de cornet qui permet à la plante de recueillir les eaux de pluie. De coloris gris vert tirant sur l’argent, elles sont couvertes de cellules spéciales capables de capter et digérer la nourriture que la nature offre à la plante. Il faut dire que ce végétal vit accroché à l’écorce d’un arbre, là où une anfractuosité a permis à un peu d’humus de se fixer. C’est un épiphyte.

En 2015, des amis m’ont offert ce bromélia, ou plus exactement sa grand-mère. Lors de son arrivée, il portait une inflorescence. Je l’ai désaltéré en lui versant régulièrement 2 cm d’eau dans le cornet et en maintenant une certaine humidité autour de lui. Comme il a besoin d’une température d’au moins 15°, je l’ai placé dans la maison, à l’ouest, derrière un voilage.
Au bout de quelques mois, l’inflorescence a fané et la plante a soudain faibli. Tout en fleurissant, elle avait heureusement pris soin de produire à son pied deux rejets. Epuisée par tant d’efforts, la plante-mère est morte, laissant ses œilletons prendre la relève. Je l’ai supprimée à sa base et les deux jeunes ont poursuivi leur existence. Lentement mais sûrement, ils ont grandi. En 2020, ils ont, à leur tour, fleuri, produit des rejets puis disparu. J’ai rempoté les jeunes dans des pots remplis d’un mélange adapté.
2025 : après cinq nouvelles années, c’est l’un de ces rejets qui vient de fleurir, perpétuant le cycle de la vie.
Si vous souhaitez inviter un bromélia Aechmea chez vous, sachez qu’il est facile à cultiver mais qu’il vous demandera un peu de patience.
Association Les Jardiniers de Maubeuge et de la vallée de la Sambre
Site internet : lesjardiniersdemaubeuge.fr